Rocking
hardcore punk de Brest avec les anciens Al Kapott / Mass Hysteria / No
Place For Soul... ça nous fait bien kiffer d'avoir sorti ces disques
après toutes ces années à cotoyer ces vieux briscards
de près et de loin (Rennes - Brest 250km quand même)... et
un foutu show en concert !
http://www.working-class-zero.fr/
https://workingclasszero2.bandcamp.com/releases
WORKING
CLASS ZERO : Working Class Zero (CD, Working Class
Zero/Mass Productions)
La photo de jaquette de ce CD n'aurait pu être mieux choisie, une
locomotive, quoi de plus normal pour un groupe dont la musique se déroule
comme un train de marchandise lancé à pleine vitesse. Implacable,
impitoyable, infl exible. Chaque chanson est basée sur une antienne
hypnotique, répétitive, au service d'un chant (double d'ailleurs)
incantatoire et déclamatoire, façon psalmodie tribale ou
versets chamaniques, mais en version moderne et industrielle. Parce que
Working Class Zero ne porte pas non plus ce nom pour rien. Prolos ils
sont, et ils le font savoir. Au moins la moitié des titres de ce
disque dressent un état des lieux accablant d'une classe ouvrière
à peine mieux considérée aujourd'hui que les esclaves
ou les serfs d'une ère qu'on espérait pourtant révolue.
Il est vrai que l'arrogance des "puissants" (politiciens véreux
ou banquiers répugnants) atteint des sommets de cynisme et d'impudeur.
En d'autres temps, ce genre d'attitude avait conduit à la Révolution
ou à la Commune, voire au Front Populaire. Aujourd'hui, cette classe
ouvrière, qui aurait pourtant plus que sa part de raisons de ressortir
les fusils, voire la guillotine, n'est plus qu'une masse apathique et
décérébrée, qui, infamie suprême, se
jette même dans les bras d'un néo-fascisme qui ne se cache
plus. Le Grand Soir n'est pas pour demain. Pourtant, Working Class Zero
ne baisse pas les bras, appuyant son discours via la reprise d'"Hexagone"
de Renaud, quand celui-ci avait encore la fl amme révoltée,
ce qui ne date pas non plus d'hier. Parmi les autres thèmes abordés
par les brestois, le génocide amérindien ("Wounded
Knee") ou l'épuration ethnique d'Europe Centrale pendant la
Seconde Guerre Mondiale ("Lodz") ne sont guère plus réjouissants
quant à l'état de santé d'une humanité qui
n'a de ce statut que le nom, et sûrement pas la philosophie. Il
y a des jours où l'on comprend pourquoi on vire progressivement
misanthrope. Lionel - 442ème Rue 113
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