Chronique par Yann sur www.punk-hardcore.info/ : BETTY BOOTS "carpe diem" Cd (Mass prod)
Ça faisait déjà quelques temps que j’entendais parler de ce groupe de Bordeaux. C’est du punk-rock teinté de Oï, peut-être même d’un poil de hardcore. Je me vois obligé de signaler que c’est un groupe féminin, c’est assez rare pour être souligné. La musique est relativement classique, mais je la trouve quand même accrocheuse, y’a quelques chansons qui sortent du lot, quand elles se laissent aller à des envolées plus personnelles (par exemple, "Top model"). J’aime beaucoup les textes, que je trouve empreints d’une grande sincérité, et qui abordent des sujets très divers avec un point de vue qui leur est propre. Elles donnent autant leur avis sur certains faits de société (comme l’homosexualité, l’environnement, etc), qu’elles racontent leur vie de tous les jours, qu’elles se laissent aller à des délires moins sérieux (Louve garou). La pochette est super elle aussi. Vraiment, il n’y a rien de particulier dans ce disque, mais je le trouve réussi à tous points de vue. www.massprod.com (Yann)

Et une petite chronique de l'album par l'ami Lionel du fanzine 442ème Rue:

BETTY BOOTS : Carpe diem (CD, Mass Productions/Tomahawk Prod/Trauma Social)

Premier album pour les Betty Boots, un furieux gang de riot grrrlz bordelaises qu'on sent affamées après plusieurs années d'abstinence discographique (hormis quelques participations compilatoires). Faut dire que le groupe a vu le jour en 2004, on peut donc comprendre qu'elles aient les crocs et qu'elles entendent bien nous bouffer tous crus avec un disque sans concession, urgent, coléreux et vindicatif. D'ailleurs le très joli dessin du recto, délicieusement provocateur, et la paraboots râpée au verso, vicieusement patinée par des kilomètres de déambulations urbaines, ne laissent aucun doute quant à la rage qui anime nos 4 demoiselles. Si ce disque est trop politiquement incorrect pour toi, ça va kicker sévère si tu t'avises de le crier sur les toits. Le verbe haut et la parole forte, c'est leur dévolu à elles, à ces Betty Boots qui nous ont pondu un disque avec leurs tripes et leur poings fermés. Si l'on en croit les pages roses du Petit Larousse, "Carpe diem" peut se traduire, au doigt mouillé, par "Profite de l'instant présent", sous-entendu "et fuck le futur" (traduction approximative et revendiquée de ma pomme, et fuck les pages roses), et c'est bien de ça dont il s'agit chez Betty Boots, d'un quotidien rugueux ("Riot"), d'un présent glauque ("Déprime d'un soir"), d'un aujourd'hui bien futile ("Top model"), et, accessoirement, d'un maintenant à l'avenir incertain ("Peu importe", "Hey toi !", "Ma planète"). Au passage signalons la reprise, largement remaniée, du "Betty" de Lavilliers (sous le titre d'"Enfermée", puisqu'un autre morceau de l'album s'appelle déjà "Betty"), hommage vibrant et sincère à toutes celles (et aussi tous ceux, même si le texte s'adresse à une femme) dont l'univers se limite aux barreaux de leurs cellules de centrales ou autres zonzons, à celles qui n'ont même plus de quotidien, fût-il pourri et peu reluisant. C'est l'apanage de l'humanité que de trouver, même dans les situations les moins amènes, quelque chose d'encore pire. Pas de quoi s'en glorifier, on comprend dès lors pourquoi des Betty Boots, par exemple, puissent être si vénères...