Interview avec Vincent le 17 mai 2006 tiré du blog KRASHWAR :

http://krashwar.over-blog.com/categorie-182668.html

 

Punks Artisans pas morts !!!

Mass Productions


Glavio : Pourquoi est-ce que vous vous appelez Mass Productions ?

Vincent : Eh bien il fallait un nom simple, et dans l’urgence, en discutant avec Rico le batteur des Mass on s’était dit : Comment allons-nous appeler l’asso des Mass Murderers, puisque c’était ça la base du truc, et donc ça a été fait tout simplement, comme ça, Mass Prod.


Glavio: Directement, c’est quoi l’objectif du label à l’origine, l’historique, comment ça s’est monté, et plus ou moins où vous en êtes ?

Vincent : Donc l’historique… Ayant sorti quelques premiers disques des Mass avec des économies perso, il a fallu à un moment donné faire de la facturation pour vendre ces disques-là. Et il fallait une association pour pouvoir encaisser des sous quand tu fais de la facturation pour un disquaire, pour une asso amie, etc.… Le premier 45 tours des Mass est sorti donc avec des économies perso, sans association derrière. On a été accueillis par une association rennaise qui s’appelait Barket Records en 1995, et puis début 96 on a créé Mass Prod pour un petit souci entre personnes au sein de Barket, et puis il y a eu une asso qui s’est créée pour les Mass quoi, avec les musiciens des Mass et puis avec moi, Vincent, et puis avec également Fabian qui était déjà chanteur de TV Men et qui est le frère de Gaétan, le bassiste des Mass Murderers.


NoWay : Et vous étiez combien à la création de l’asso ?

Vincent : Eh ben on était 4 : président, vice-président, secrétaire, trésorier, dans l’ordre c’était Gaétan et Rico des Mass, Fabian et moi, à ces 4 postes-là.


NoWay : Maintenant, vous êtes combien à bosser, vous êtes combien dans la structure ?

Vincent : Actuellement, il n’y a que 2 salariés, 3 personnes dans le bureau plus une équipe de bénévoles qui peut aller de 15 à 30 personnes selon les soirées. Quand c’est un concert du Mondo Bizzaro on n’est que 5-6 personnes sur l’affaire. Quand on organise des festivals plus importants, on peut être jusqu’à une trentaine de personnes. On n’a jamais passé le cap supérieur actuellement. Sinon, tous les gens qui étaient à la création de l’association, les 4 du bureau originel ne sont plus dans le bureau de l’association, parce que chacun au fur et à mesure a été embauché dans l’asso, soit en poste CES, soit en poste CEC, soit en Emploi jeune. Donc actuellement, les gens qui sont dans le bureau de l’association sont arrivés dans ce bureau là en 98, 2-3 ans après la création.


NoWay : Quelles sont maintenant vos diverses activités ? Comment ça a évolué ?

Vincent : Donc en 96 on a sorti des disques des Mass Murderers, plus un ou deux 45 tours de groupes amis comme les TV Men ou Disruptive Element. Ça a été assez vite puisque les premières séries de 1000 CD des Mass se sont vendus assez bien, donc il y a eu moyen de rembourser l’investissement de base, plus commencer à penser à faire une création de CES dès la fin de l’année, parce qu’un poste CES ça coûte pas très cher, ça peut être moins de 100 Euros par mois. Avec les sous qui sont restés, avec les sous perso qu’on avait mis dans l’asso, ça a permis à certaines personnes de dire : tiens, j’aimerais bien sortir ça ou ça. Ce qui fait qu’il y a eu d’autres groupes amis qui sont sortis sur le label, comme les Disruptive qui étaient de Vannes et les TV Men de Saint Brieuc. Et puis l’organisation de concerts n’a pas vraiment rapporté d’argent tout de suite, puisque aussi bien à Cleunay en 96 où il y avait 500 personnes qu’à la salle de la Cité l’année suivante avec plus de 900 personnes, ça n’a ramené qu’assez peu d’argent. Après, très très vite ça s’est élargi, il y a eu encore plus de groupes à sortir sur le label. Moi, je suis resté dessus à temps plein tout en étant bénévole pendant 2 ou 3 années. Ça a permis à des gens qui n’avaient pas de revenu du tout, qui avaient entre 20 et 25 ans comme Pec ou Rico des Mass, Pec étant le chauffeur, de se prendre un CES, ça leur a permis d’avoir à bouffer tout simplement. Ça a aussi permis à d’autres gens qui étaient au RMI depuis longtemps, comme Marco, d’avoir un poste CES. Et puis après, en 98, on s’est aperçus qu’il y avait moyen d’avoir un peu le jackpot des Emplois jeunes, qui étaient quand même pratiquement pris en charge à 100 % pendant 5 ans avec un peu de travail administratif. Il fallait faire un dossier, mais par rapport à ce qui a été demandé dans les années qui ont suivi, c’était à l’époque d’une simplicité assez enfantine. Donc ça nous a permis en réfléchissant un peu avec Fabian de se dire qu’étant tous les deux depuis longtemps au chômage, on avait droit à ça même si on avait un peu plus de 25 ans.
On a donc monté les dossiers assez vite et ça nous permis de nous stabiliser sur un emploi à temps plein, et d’avoir une bonne dose de travail gratuit pour l’asso, puisque c’est des postes qui étaient pris en charge vachement : 80 % l’état, 10 % ville, 10 % la région. Et puis on en a profité bien sûr pour aider d’autres copains ailleurs à faire ça, dans d’autres régions, ou bien dans d’autres assos de la région, leur montrer qu’on pouvait s’y mettre même si t’étais dans un style de musique qui ne rapportait pas forcément beaucoup d’argent. Tu pouvais quand même essayer de créer ton job comme ça parce qu’on avait la chance en France d’avoir un budget pour la culture quand même assez important. Voilà comment ça a évolué, et puis après au niveau des groupes, il faudrait que tu regardes la discographie du label.

NoWay : Il y a combien de groupes ?

Vincent : Ben c’est assez impressionnant, puisque rien que les 4 compiles Breizh Disorder ça fait 120 groupes. Actuellement sur le label, des groupes qui tournent et dont on sort les disques, il y en a à peu près 25. Il y en a qui tournent peu, d’autres pas mal ; il y en a qui vendent peu de disques, d’autres un peu plus, tu vois. Le pressage des albums c’est entre 1000 et 4 à 5000 copies, ça dépend. Le plus gros groupe ce serait Inner Terrestrial, qui est un groupe qui fait du Punk Reggae de Londres, qui arrive à jouer sur des festivals comme Malestroit, le Pont du Rock ou bien Les Vaches au Galop à côté de Fougères. C’est un peu la tête d’affiche, donc on va sortir pour eux un DVD d’ici un mois ou deux, notre 1er DVD. Sinon on a encore 4 ou 5 albums à sortir d’ici la fin de l’année. Il y a la compile de Mass Prod, c’est un CD qu’on va essayer de sortir pour la 1ère fois. On va avoir 30 groupes sur un CD pour un prix modique, ce qui va permettre aussi de faire connaître tous ces groupes auprès de pas mal de radios et de fanzines en France (vu qu’on reçoit à peu près tous les jours des demandes de promos de petits fanzines, de petites émissions de radio à l’autre bout du pays mais qu’il est difficile pour nous d’envoyer 10 ou 15 CD album). Là comme ça, ils auront un morceau de chaque groupe, et s’ils veulent creuser un groupe particulièrement, ils pourront toujours s’acheter l’album ou nous demander une documentation plus précise.


S’ensuit une présentation des divers groupes du label, comme les Nevrotic Explosion, qu’ils suivent depuis le 1er 45 tours il y a 5 ans, et dont le disque va bientôt sortir en vinyle, les Drug Dealers avec 2 anciens des Mass Murderers dedans. Leur disque qui existe en CD va aussi sortir en 33 tours.
Les albums en projet : Burn At All de Fougères, Doberman de Caen, Wanted de Concarneau, Happy Kolo de la banlieue parisienne, Sans raison, pareil, du 78, Korrigang de Lannion (Punk celtique, assez particulier, avec un violon).
Présentation d’autres groupes du catalogue, comme Bone House (groupe allemand).Vincent nous explique que c’est un des rares groupes qu’ils vont produire sans les connaître, la plupart étant le fruit de rencontres, comme avec les Varruckers, formés au début des années 80, venus en France en 1997 pour la 1ère fois et dont ils ont sorti le dernier album en vinyle, en collaboration.


Vincent: On est quand même un petit budget : on sort entre 5 et 10 albums par an. Donc on fait de la collabo à fond. Comme ça, au lieu de sortir 5 albums, des fois on en sort 10 dans l’année. Nous on n’a payé que la moitié des brouzouffes, et puis voilà !
Retour au catalogue avec Slaanesh, groupe local, délire de Gaétan des Mass Murderers qui peut enfin y exercer sa grosse voix, avec une pochette assez métal, et un nom tiré du nom d’un démon dans le jeu de rôle Warhammer, voire d’une divinité asiatique liée au Chaos.


NoWay : Sinon globalement, quel est le panel de genres représentés maintenant sur le label ?
Glavio : Après quelques années de côtoiement du Hip Hop et de Jungle Ragga, est-ce que vous avez enfin des noirs à chanter sur votre label ?


Vincent : Ben non, c’est même pas ça, on a eu un noir à la base dès le début du label : le bassiste de Kurp Side. C’est le seul groupe américain qui soit sorti sur le label Mass Prod, c’était vers 97. Mais pour revenir au Hip Hop et au Reggae, c’est vrai qu’on en a mis un ou deux morceaux sur la compilation Breizh Disorder volume 3. Autant les volumes 1 et 2 étaient vraiment dédiés au Punk et au Hardcore, autant sur le 3 on s’est dits : on va s’lâcher un peu, on va mettre les copains de Rennes qu’on connaît bien, comme le Call Jah Crew qui fait du Ragga et aussi Bébert le rappeur de Big Brother, il y avait Lena Rayana qui faisait un mélange de fusion, tout ça. Bon et puis on est contents de l’avoir réalisé. Maintenant pour le volume 4, on a reçu tellement de démos intéressantes en Punk, Hardcore, dans le Reggae Punk qu’on a même zappé un peu les sons un peu ska, plein d’artistes Reggae Ragga de Bretagne qui étaient prêts pour être sur le volume 4. Le côté Dub, Reggae, c’est pas la priorité du label. Y a Inner Terrestrial, et le fait d’avoir des artistes noirs, ben ça nous soucie pas non plus. L’important, c’est que s’il y a des noirs qui se pointent dans les concerts, ils se sentent à l’aise, c’est ça l’important pour moi.
Sinon, au niveau des limites au niveau du style, au tout début du label, en 96, il y avait beaucoup d’écart entre les Mass Murderers qui étaient un peu Punk Hardcore, le rock limite psychédélique garage mods des TV Men, qui étaient des gens plus posés, et puis l’extrême Hardcore de Disruptive Element, qui étaient déjà limite en Grindcore, c’était vraiment des trucs à l’arrache. Donc je pense que le label déjà à la base était assez ouvert. Maintenant, c’est vrai qu’on s’est élargis puisqu’on pourrait encore fixer d’autres diagonales : Inner Terrestrial avec le Ska Reggae Punk, puisqu’on a tous été super fans de groupes comme les Sticky Toy Fingers, Clash ou Ruts, donc c’est un bon mix de tous ces groupes-là. Comme autre nouvelle influence, il y a aussi le Punk français parce que c’est vrai que dans les Mass Murderers y avait assez peu de morceaux en français, les TV Men, Disruptive chantaient pas trop en français. Les Melmor l’ont fait mais ils ont jamais été jusqu’à l’album.

On a en fait attendu assez longtemps avant de sortir un album chanté en français. Le premier, c’était l’album des Stéroïn, fin 2001. On a donc attendu 5 ans, et depuis on s’est rattrapés puisque les Happy Kolo chantent en français, Nevrotic chante un peu en français, mais on a aussi des groupes comme les Apaches, qui est une collaboration. Sinon on a du Punk Rock anglais, on en a pas mal, on a Inner Terrestrial, mais on a aussi In The Shit qui sont du Pays de Galles, on a les Sensa Huma, les Varuckers et aussi, et pas des moindres, les Sick On The Bus, qui est un groupe magnifique. Bon et puis des groupes de la région, les Sleazy Joke, les Craft, les TV Men… On a travaillé avec eux depuis le début, et puis là ils sortent enfin un album sur un autre label, Action Records, qui est situé à Nancy, et qui a fait un bon boulot. C’est style rock et ça a bien évolué. Ils ont quand même fait 3 albums en 10 ans… C’est le seul groupe des débuts du label qui existe encore en fait. C’est ça aussi qui est remarquable.
Glavio : Sinon, est-ce que les groupes fonctionnent avec des organismes du genre de la SACEM, est-ce que les morceaux sont copyrightés, est-ce que vous avez accès à des droits sur les gens qui tournent ?
Vincent : Et ben non, en tant qu’asso on n’a accès à aucun droit. Par rapport à la SACEM, c’est au choix de chaque musicien de s’inscrire ou pas, nous là-dessus on n’intervient pas. Moi, ce que je conseille parfois à des musiciens c’est de ne pas s’inscrire parce que je leur explique que s’ils sortent leur album et qu’ils veulent le faire promotionner par un truc comme Puko, le magazine Punk qui est tiré à 20 000 exemplaires, que beaucoup de gens achètent parce que pour 5 € t’as un magazine de 100 pages et un CD 30 titres. Et par exemple, si tu prends le cas des Wanted, on va proposer à Puko de mettre un morceau sur le Sampler, ils vont nous dire oui. Mais s’ils s’aperçoivent que Wanted est inscrit à la SACEM et qu’ils doivent sortir 200 ou 300 € pour se payer le morceau des Wanted sur le Sampler ça risque de les refroidir. Donc par rapport à ça, le fait que les musiciens soient inscrits à la SACEM ça peut être une barrière. C’est le seul exemple. Sinon le fait que les musiciens aient envie à un moment donné de dépenser 100 € pour s’inscrire à la SACEM. Nous, ça va intervenir au moment du pressage, c'est-à-dire que si on fait 1000 CD, en principe le groupe a payé son studio, nous on a juste à faire le chèque à l’usine pour fabriquer le CD, c’est entre 1500-2500 € suivant que c’est un livret traditionnel ou un beau digipack. Si par contre le groupe est inscrit à la SACEM, c’est à nous de sortir 600 € de plus. Donc au lieu de filer 200 CD au groupe sur 1000 sortis, parce qu’en général on fonctionne comme ça, on leur en file moins : 100 CD au lieu de 200. Parce que quand tu es inscrit à la SACEM, au moment de la sortie de l’album elle empoche des sous qu’elle redistribue aux musiciens qui sont inscrits chez elle 6 mois, 1 an après. Pour certains musiciens c’est intéressant, pour d’autres petits groupes qui ne sortent que 1000 CD… moins ! C’est pas spécialement utile de s’inscrire à la SACEM, puisqu’au niveau des sous, ils perdent 100 CD qu’ils auraient pu vendre aux concerts, ce qui fait 1000 €, hors outre les 6 mois à attendre, ils vont pas récupérer 1000 € de la SACEM, tu vois, ils vont récupérer que 500 €. Les 1000 € qu’ils auront vendus au concert ils peuvent se les mettre dans la poche aussi. Rien ne les empêche de les prendre, puisque c’est pour eux à la base. La plupart du temps, c’est eux qui paient le studio de leur poche, ou avec les sous qu’ils ont ramassés sur les concerts. On n’est pas sur des budgets phénoménaux… La SACEM, en termes de pressage, voilà comment je gère le truc. Si les groupes sont inscrits, on leur dit : t’as un peu moins de CD pour toi. La plupart du temps les groupes ne sont pas inscrits, donc c’est tout simple. C’est comme pour tout label : tu sais que tu vas avoir un dossier SACEM à remplir, c’est pas du tout contraignant, ça prend un petit quart d’heure une fois que tu as la liste des morceaux, le nom des musiciens qui interviennent, et puis le titre de l’album. Voilà, tu envoies à la SACEM, tu leur dis : on va sortir 1000 CD. Et puis quelques jours après, tu reçois une réponse qui te dit :
les musiciens n’étant pas inscrits, vous avez 0 à payer. C’est ce qu’on appelle P.A.I., propriétaire actuellement inconnu. Ça veut dire que les musiciens bien sûr ne vont pas recevoir d’argent de la SACEM, c’est à nous de leur en donner. Là où c’est un peu plus contraignant, c’est quand tu fais une compile comme la Breizh Disorder où t’as 30 groupes, et il faut qu’à chaque groupe tu expliques le système parce que la plupart du temps c’est des jeunes groupes qui sont au stade de la 1ère démo, qu’ont jamais eu affaire à la SACEM, et quand tu leur prononces le mot SACEM, pour eux c’est comme s’il allait falloir qu’ils s’inscrivent impérativement, alors que c’est juste expliquer que non : tu donnes les noms du groupe à la SACEM, et s’ils le désirent ils ne donnent qu’un nom. Ils n’ont pas besoin de plus. De ce côté-là ce n’est pas policier ! Mais la SACEM en fait, c’est plus ce qui concerne les concerts, où t’es censé leur dire. Quand t’es dans un squat ou que tu fais ça occasionnellement, tu peux peut-être y échapper, mais quand t’es une asso avec une adresse, des subventions et tout ça, c’est pas dans ton intérêt, donc il vaut mieux connaître bien leur système pour éviter de leur donner des sous que tu leur dois pas. Sur certains concerts, si tu ne connais pas bien leur système et ne fais pas bien les papiers, ils vont te taxer de 8 % hors taxe les entrées, alors qu’en fait, tu t’aperçois que, sur 8 groupes qui ont joué,par exemple à la Cité, il n’ y en avait que 2 inscrits à la SACEM, Toxic TV et GBH, et tu te dis que t’as donné beaucoup d’argent alors qu’il n’y a qu’un quart des groupes d’ inscrits. Et si tu lis bien leur petit tableau, tu t’aperçois qu’effectivement, si tu n’avais que 25 % du répertoire de la soirée inscrit, tu n’aurais dû payer que 3 % des recettes, soit 3000 F sur ce coup-là, tu vois. Donc maintenant on fait attention à ça, et n’importe quelle asso organisatrice de concerts devrait le faire : tu vas à la SACEM avant, tu remplis un papier descriptif avec la date, ton budget prévisionnel et les groupes qui vont jouer, s’ils veulent venir vérifier, ils peuvent ! Après, tu leur déposes un dossier expliquant que tels morceaux ont été joués, par tels groupes, tels musiciens qui ne sont pas inscrits, et ainsi, tu es prêt à te battre à armes égales avec eux. S’ils te demandent 10% des recettes de ta soirée, tu leur diras non parce que les personnes qui se sont produites n’étaient pas inscrites et que tu n’as pas à te faire taxer comme ça. Sinon, s’ils te prennent 5000 F et qu’il n’y en a que 1500 qui retournent au groupe, les 3500 qui vont rester c’est pour leur poche. J’envisage ça comme ça au niveau de la mécanique de la SACEM. On a décidé de ne pas leur donner plus d’argent mais pour les musiciens qui sont inscrits et qui sont chez Mass Production, y’a pas de souci, ils seront toujours les bienvenus, parce que c’est leur droit de vouloir être protégés. Nous, on a beaucoup de petits groupes et de musiciens qui gagnent très peu d’argent, et si un jour ces gens-là ont la chance de pouvoir devenir professionnels et d’avoir pas mal de sous qui rentrent grâce ça, tant mieux pour eux. S’ils trouvent un meilleur label que nous ou si notre label se développe avec des musiciens inscrits à la SACEM, pourquoi pas ? On est obligés d’y passer, c’est en même temps une protection des musiciens, et ça me soucie beaucoup moins que le droit à l’intermittence, par exemple. Je trouve aussi que c’est une chance phénoménale en France d’avoir pu avoir des emplois chez Mass Prod pour faire de la musique, aussi bien en CES qu’en CEC ou Emploi Jeune, et d’avoir vu en même temps depuis 10 ans la création de la professionnalisation, au niveau technique et tout ça. C’est magnifique ! Au niveau musical on est dans le pays peut-être au monde où c’est le mieux quoi. Ouais !… Faut quand même se rendre compte de cette chance. Moi j’aurais pu faire ce label dans d’autres pays, bien sûr, mais avoir la chance d’en vivre pendant 5 ou 7 ans, je pense que c’est le seul endroit…

 

Glavio : On appelle tous les petits labels, comme vous ou les Enragés, des labels indépendants. Qu’est-ce que ça veut dire pour vous, et est-ce que vous vous considérez réellement indépendants ?

Vincent : Pour nous c’est beaucoup de pouvoir, le label, parce qu’on a toute la liberté de sortir les textes et les groupes qui nous plaisent. Donc on considère ça comme une grande chance. On est indépendants, et en même temps on ne l’est pas. Parce que même si actuellement on a assez de tout pour produire 4 ou 5 albums, qui sont déjà prévus, on est dépendants de tous les musiciens qui nous font confiance depuis 10 ans. Voilà, puis c’est une famille qui s’agrandit mois après mois. On est dépendants de tous les gens qui veulent prêter un peu attention à ce qu’on sort comme musique, des distributeurs, de tous les petits labels. On est comme un petit commerce, très dépendants de notre petit listing de 500 personnes qui commandent des CD tous les ans chez nous, des 10 ou 15 magasins avec qui on travaille, de nos 2 distributeurs Overcome et Sobridis. Et en même temps on est très indépendants, parce qu’on a l’indépendance de dire : tiens, cette après-midi, j’ai eu l’idée de sortir tel disque, puis d’en discuter à 4, les 2 personnes du bureau qui s’intéressent à ça, plus nous. On a justement cette indépendance de dire : tel groupe nous a proposé de sortir son album, et si on a 1500 ou 2000 € pour lui, le mois prochain on le sort. A ce niveau-là on a une totale liberté.

 

Glavio : Quelle a été, ou quelle est la plus grosse difficulté du label ?

Vincent : La plus grosse difficulté, le passage à vide, c’était quand les Mass se sont arrêtés, ce qui a évidemment fait une coupure, dans l’ambiance de la maison, et de l’équipe. Le 2ème album tardait à arriver, mais il y avait encore 15 dates qui se préparaient. Il y avait aussi le split Tagada / Mass qui sortait début 2000, avec 10 ou 12 dates de prévues avec eux. Ça allait bien rebooster la machine tu vois, puisque les Tagada avaient toujours continué à grimper. Il y avait aussi des gens qui étaient embauchés dans l’association : Marco, le gratteux des Mass, avait déjà fait 4 ans mais avait encore 2 années possibles, Gaétan venait de prendre un job dans l’association… En plus, il y avait encore les traites du camion à payer, les réparations, et le crédit… Tu vois, il y a eu un bon souci, un bon froid entre nous, par rapport à tout ça, mais bon, c’était il y a 5 ans, c’était le moment le plus délicat. Sinon, les difficultés, ça peut être aussi dans la recherche de distributeurs. Par rapport à ça, on n’est toujours pas satisfaits de ce que l’on a, même si on est quand même très heureux : la satisfaction maximum, ce serait d’avoir un gros distributeur qui te met en place des disques dans tous les magasins de France, mais si c’est pour avoir la moitié de retour, c’est pas non plus très utile. Il ne faut peut-être passer à cette étape-là que lorsque t’as un groupe qui tourne effectivement dans toute la France toute l’année, et qui est connu dans toutes les régions. A l’heure qu’il est, au niveau distribution, il y a le réseau vraiment Punk Rock avec des échanges avec tout un tas de labels, dans chaque région, qui nous permet d’avoir des disques partout. Après, dans les magasins, on est heureux, mais la difficulté est d’avoir des distributeurs qui sont stables et peuvent être tes amis, parce que quand tu donnes tes disques, tu donnes aussi de l’argent à des gens non impliqués sur ton association et censés te représenter auprès de plein de disquaires. Ça peut être intéressant un moment donné que ces gens-là soient des amis, qu’ils te représentent avec le sourire, tout ça… Nous, on travaille avec Overcome et Sobridis, c’est des distributions plus régionales. Les difficultés, on en a aussi beaucoup pour trouver les endroits idéaux pour organiser des soirées. On est toujours dans la recherche de l’endroit ultime qui fera que les 500 personnes qui sont venues ce soir-là te diront toutes : l’endroit était magnifique, la soirée a été fantastique ! Cette année, on a quand même eu la chance de retravailler dans des salles où on n’était pas allés depuis longtemps, comme l’Antipode. L’Antipode, c’est bien pour Rennes parce que c’est accessible financièrement, mais en même temps les gens sont un peu parqués. On sait aussi que ça ne peut pas être la grande fête toute la nuit aux alentours parce qu’il y a beaucoup de gens qui vont essayer de dormir, vu le quartier très résidentiel. On a fait le Breizh Disorder dans le centre ville de Lorient aussi, au Manège. La salle est super abordable financièrement, mais malheureusement il y a toujours un petit peu de public bastonneur dans la région là-bas, donc pour l’instant, on ne peut plus y organiser de Punk Rock. On a fait le Bacardi, plus dans la région de Saint Brieuc. C’est une salle sur laquelle on n’avait pas travaillé parce qu’il y avait le Wagon, donc pendant des années on n’était pas à la recherche d’une salle par là-bas...

Maintenant qu’il n’existe plus, on est contents d’aller au Bacardi. Les gens qui tiennent cette boîte-là ne sont pas des gens qui écoutent du Punk tous les jours dans leur voiture, mais ils nous offrent des conditions d’accueil idéales. C'est-à-dire que lui, bien sûr, va se prendre le bar, mais en même temps il t’accueille, ne te fait pas payer la salle, ni la Sécu, ni le son. Donc pour nous ça fait une prise de risque minime. Tout ce qui est aux entrées c’est pour faire de la promotion, pour les groupes, le catering, la boisson, l’hébergement, donc tu vois, il y a des frais un petit peu plus, mais là-bas ça ferme à 5 heures, on a un grand parking, il n’y a pas de voisin, donc c’est une salle intéressante. On va des fois aussi à Braspard, là c’est une salle super aussi : y’a pas de voisin, c’est au fond d’une ferme. Et puis voilà, on est toujours à la recherche d’organiser des soirées comme ça…
NoWay : Au niveau d’autres problèmes, est-ce que vous en avez eu pour trouver des locaux, des financements, des aides, ou même concernant des oppositions institutionnelles à des soirées qui semblaient possibles ?
Vincent : La mairie nous a pénalisés parfois parce que c’est vrai que quand on a fait la salle de la Cité et qu’il y a eu de la bagarre à l’extérieur, la Police n’est pas intervenue et la mairie nous a mis ça sur le dos alors que je pense qu’à un moment donné il y avait peut-être la responsabilité de la Police qui aurait pu se montrer un peu plus présente ce jour-là. Par contre, la mairie nous a aussi aidés plusieurs fois, notamment sur les postes Emplois Jeunes pour lesquels ils nous ont donné 150 € par mois et par poste pendant 5 ans. Ça fait 1800 € fois 5, pour chaque emploi, donc ça fait une somme d’argent phénoménale que la ville de Rennes nous a donnée. Concernant la recherche de locaux, on est là depuis 7 ans et demi. On les a trouvés par nous-mêmes, avec le Call Jah Crew et le local de répétition des Mass Murderers. Nous, on a greffé le bureau de Mass Prod ici et on reste maintenant encore avec les locaux qui existent. A ce moment-là la ville ne nous a pas aidés, et c’est des locaux qui nous coûtent cher. Par contre, la ville nous aide une fois par an, c'est-à-dire que tu as un dossier à remplir où chaque association peut se présenter et indiquer son budget d’activité précis. Et depuis 3-4 ans, elle nous lâche quand même entre 900 et 1000 €. Vu qu’on est à 1000 € de charges par mois environ, ben ça fait quand même un mois entier de l’année qui est payé comme ça. Déjà ça, c’est positif. Et puis la ville de Rennes, on peut dire qu’elle nous aide encore sur les salles parce que même si quand tu vas au Mondo Bizarro, il n’y a pas d’aide, quand tu loues l’UBU, et que tu payes 400 ou 500 €, tu bénéficies du tarif Aide Associative. C'est-à-dire que la ville donne aux Transmusicales de quoi organiser 15 ou 20 soirées par an avec les associations. Pour chaque soirée, normalement, c’est 1000 € et pas 500 que tu devrais payer l’UBU. Malheureusement, on n’y a pas accès aussi facilement qu’on aimerait parce qu’il y a beaucoup d’assos qui font de la musique sur Rennes, mais c’est plutôt positif. Mais à chaque fois qu’on a organisé une soirée à l’UBU, la ville nous a aidés : on peut dire qu’on a bénéficié à chaque fois d’une enveloppe budgétaire de 500 € à peu près. Quand on va à l’Antipode, de la même façon, c’est tout un truc qui fait que la ville et la France aussi (je pense qu’il y a des aides de l’état, de la région, etc.) participent pour que les salles soient abordables pour les assos… Le Jardin Moderne également. On y déménage nos bureaux, et c’est aussi (je pense) beaucoup d’argent qui vient de la ville. On est encore dans l’une des villes de France où il y a le plus de possibilités pour faire de la musique.
Glavio : Est-ce qu’il existe un réel réseau alternatif viable, aussi bien au niveau régional que français ou mondial ? Est-ce que les groupes Punk peuvent espérer devenir pro, et y a-t-il de réels contacts avec un univers en dehors des grands courants ?
Vincent : Je dirais que pour les musiciens, non, c’est vraiment très très dur… Le réseau alternatif, oui, il existe… C'est-à-dire qu’un groupe peut arriver, tourner en Europe pendant trois mois, payer les billets d’avions, avoir à manger et un sleeping tous les jours pendant quelques mois… Il y a une liberté de voyage en Europe et un réseau alternatif qui fait que dans chaque pays s’il y en a qui prennent réellement en charge les groupes, tu peux créer une véritable tournée… Ça arrive qu’il y ait des groupes qui viennent du Brésil, qui ont tout juste sorti un album et qui arrivent à faire trois mois de tournée dans tous les squats d’Europe. Jusqu’à maintenant c’était assez libre. Mais il s’avère que la Grande Bretagne ferme ses portes, est en train de devenir moins tolérante pour laisser des gens comme ça se balader… C’est arrivé plusieurs fois à des groupes qui avaient 4 ou 5 dates prévues en Angleterre qu’on leur ait dit : Non vous ne rentrez pas dans le pays parce que vous n’avez pas de permis de travail.

Du squat au professionnel il y a quand même une grande différence. Y a-t-il un réseau alternatif en France, je dirais que oui, même s’il y a très peu d’endroits où ce sera alternatif à 100%, c'est-à-dire vraiment indépendant, sans aucune aide de l’état, et je ne pense pas que ce soit vraiment le cas ici. Ensuite, je ne connais pas trop le système de protectorat social, mais je pense que le RMI fait qu’il y a beaucoup de gens qui se bougent moins à cultiver la terre, à faire leurs potagers eux-mêmes, à vivre sans électricité, etc.... C’est en plus des choix de vie qui sont très durs, et ne permettent pas forcément d’accueillir un groupe à faire de la musique, puisque directement il faut se brancher, utiliser un groupe électrogène avec du gasoil… Donc t’es obligé d’être consommateur… Après, c’est le mot alternatif qu’il faut définir : pour moi l’alternatif total ce serait justement de ne plus utiliser d’électricité, etc.… Par rapport à ça le réseau alternatif ne donne pas forcément la place à la musique. Ce serait plus de prendre ta percussion et puis de t’éclater dans un champ ! (‘Putain, des hippies’ Rires) Alors, hippies, non ! Tu peux faire des percus agressives lalala, bourriner pendant trois heures, et puis t’auras des bras d’acier, t’auras des bras de Schwarzenegger aussi.

Après, le réseau, il existe, bien sûr, puisqu’il y a plein de petits groupes inconnus, qui n’ont sorti qu’une démo et vont faire 10 dates en France. Dans toutes les villes tu as le réseau, que ce soit dans l’Est de la France, à St Etienne, à Lyon (au Clos fleuri), après les assos sur la région de Besançon, à Nancy aussi il y a des gens qui organisent des concerts, dans plein plein de villes… A Lilles aussi tu as un squat qui fait des concerts Punk depuis un mois ou deux… Sur la Bretagne tu va avoir des groupes qui vont faire le Mondo Bizarro, qui vont faire le Matssa Café, t’as l’Etincelle à Angers… Tu as tout un tas de lieux comme ça, qui sont facilement répertoriables… Un coup de téléphone, t’envoies un CD, et tu peux trouver une tournée de 10 dates en France… et là tu seras pas pro, même si tu arrives à rembourser tes frais. Ça peut être chaud, mieux vaut pas que t’es une location de camion à assurer sur une tournée comme ça (si tu as 100 euros de location de camion par jour, tu risques de perdre de l’argent, si tu as juste à payer tes cordes de guitares et le gasoil et le petit sandwich du midi ça va, mais sinon des fois ce sera dur). Et puis de là à devenir pro… Tous les groupes qui sont sur notre label en tout cas, même les plus vendeurs comme Inner Terrestrial, ne sont pas professionnels du tout. Ils tournent en France avec des cachets raisonnables, mais quand ils sont en Angleterre ils n’ont pas ce succès-là, ni en Allemagne, ni en Pologne… En réalité, il n’y a que quand ils viennent en France qu’ils gagnent un peu d’argent, et le reste du temps quand ils sont en Angleterre ils ont tous un travail. Bien sûr il y a des groupes professionnels, les Tagada par exemple, mais en même temps il faut y arriver !

 

 

NoWay : Est-ce qu’il y a beaucoup d’autres labels de Punk en France et en Europe dans l’esprit du vôtre et qui arrivent aussi à survivre ?

Vincent : Il y a beaucoup de labels en France, mais des gens qui en vivent il y en a très peu (on est peut-être 5 personnes à en vivre). On va citer une personne qui vit du label Combat Rock à Metz, une personne de Dirty Punk à Lilles, et 2 Mass Prod (et encore on est à mi-temps)… Et puis il y a en peut-être plein d’autres qui ont créé leurs petits jobs depuis, je ne suis pas au courant de tout… Mais des labels qui ont sorti autant de disques que nous, qui ont fait 50 références il n’y en a pas énormément… vivants à l’heure qu’il est… Il y a Combat Rock, les autres n’en ont pas sorti autant… Maloka ce n’est pas un label sur lequel il y ait des gens qui prennent des sous, tout est réinvesti sur les tanneries et puis J-C n’est pas salarié du label. Il y a beaucoup de gens qui doivent pour en vivre voyager beaucoup : organiser des tournées, prendre des risques énormes, faire des milliers de kilomètres… Je pense à Philippe de Varsovie avec son label Crouja Sappala, qui lui en vit, je pense, parce qu’il a une grosse distribution internationale, et qu’il n’hésite pas à prendre son camion, à organiser des tournées de 3 mois pour les groupes. Pendant 3 mois, il est tous les jours dans le camion, tous les soirs il déballe ses disques sur les concerts et il vend quelques centaines d’Euros de disques, donc là il peut en vivre. Après, il y a Yellow Dog sur Verdun, lui il a ouvert son magasin. Lui c’est pareil, il n’hésite pas à louer un camion, à faire venir des groupes du Brésil ou d’Amérique et à partir en tournée avec eux dans 15 pays d’Europe pendant 3 mois. En Allemagne, on sera dans le même cas de figure qu’ici, même s’il y a beaucoup plus de gens peut-être qui s’intéressent à ce mouvement-là ou à ces musiques-là. Il y aura des labels qui vont être professionnels, qui ne vont travailler que sur
la distribution en magasin, comme Overcome. Ils ne sont plus trop à prendre leurs bacs de disques tous les week-ends pour aller dans les concerts de Hardcore et tout ça. Ils ont fait ça pendant des années mais ils essayent de le faire moins. Et puis il y aura des labels comme nous qui vont être dans l’underground, qui vont tous les week-ends prendre leurs bacs de disques, aller dans le squat du village pour vendre leurs CD, qui vont essayer de se faire des échanges.

 

NoWay : Et comment se passe la distribution à l’étranger, dans votre cas ?

Vincent : Nous, au niveau de l’étranger, on n’a jamais investi sur des mises en place en magasin, tout ce qu’on fait c’est de l’échange. C'est-à-dire qu’on envoie 50 Inner Terrestrial en Angleterre, ou à Berlin, et en échange les labels de Berlin vont envoyer 50 disques à eux. Donc on a des prix un peu élevés par rapport aux réseaux vraiment… anarchistes peut-être, parce qu’on vend des disques jusqu’à 11 ou 12 €, les imports, mais bon. Il faut déjà savoir que quand t’envoies un 33 T maintenant en Allemagne, ça a augmenté, c’est 2 € maintenant pratiquement, pour envoyer un seul disque. Donc t’enlèves déjà 2 € pour les frais de port, t’arrives à 10 €. On est assujettis à la TVA depuis longtemps, donc si on a une marge de 5 € sur un album, c'est-à-dire si l’album nous coûte 5 € et qu’on le revend 10 € une fois les frais de port remboursés, il reste un bénef de 5 € et sur ces 5 € là, on a encore la TVA, 19 % à payer, donc on essaye de garder une marge de 3 à 4 € quand on vend un album. Bien sûr, le gars qui arrive qui t’achète 3 albums, on baisse le tarif…

 

Glavio : On va poser la grande question, la grande question de l’infernal Karkowski : Est-ce que tu préfères le rouge ou le vert ? (Rires)

Vincent : Ben en couleur, je préfère le vert. Et pour passer au feu en vélo je préfère aussi le vert. Quand je passe au rouge, je fais attention qu’il n’y ait pas un policier qui aille m’arrêter et m’enlever quelques points sur mon permis.